Un cri dans le métro

samedi 10 mars 2018, 13h30

Fondation Jérôme Seydoux Pathé Hors les murs

13h30 15h05 (94 min)

Anthony Asquith
Grande-Bretagne / 1928 / 94 min / 35 mm / INT.FR.

Avec Brian Aherne, Elissa Landi, Cyril McLaglen.

Le quotidien de jeunes travailleurs qui se rencontrent dans le métro londonien. L'amour de deux hommes pour la même femme déclenche un chassé-croisé dramatique.

Restauré en 2K par le BFI-British Film Institute, à partir d'une copie nitrate de la version française conservée à la Cinémathèque royale de Belgique et de trois autres sources nitrate en provenance des collections du BFI.


Après le succès de Un drame au studio (1927), Anthony Asquith obtient carte blanche auprès de son producteur H. Bruce Woolfe pour la réalisation de son deuxième film : Un cri dans le métro (1928). Le film dépeint la modernité de la ville londonienne en exposant différents lieux arpentés par les héros d’un quatuor amoureux : le métro qui venait d’être rénové dans un style Art Déco, un pub de nuit ou encore la centrale électrique de Chelsea Reach. Dans ce film, Asquith s’intéresse au quotidien de jeunes travailleurs assez peu représenté à l’époque. Au cours d’un trajet en métro, Bert (un électricien) tombe amoureux d’une vendeuse de grand magasin (Nell). Le même jour, Nell rencontre un charmant surveillant des couloirs du métro (Bill). Or Bert qui ne semble pas vouloir être éconduit par Nell, se sert de Kate, une jeune couturière éprise de lui, pour calomnier le pauvre Bill.

La photographie de Stanley Rodwell magnifie les visages et multiplie les effets visuels : lors d’une dispute entre Bill et Bert, il se sert du miroir du bar pour inverser l’image qui est ensuite brisée par une boule de billard. D’inspiration expressionniste, les inventions formelles abondent dans le film, notamment par un jeu sur les ombres des protagonistes. En effet, pour rendre compte du désir des jeunes amoureux, leurs ombres portées miment un baiser passionné alors qu’ils ne font que discuter.

Le film, scénarisé par Asquith, se scinde en deux avec l’observation des jeunes protagonistes qui aiment à se croiser dans la première partie du film et une plongée dans le drame dès que la jalousie de Bert commence à devenir criminelle. Le jeune cinéaste anglais montre avec autant de virtuosité l’émoi du premier après-midi partagé par Nell et Bill qu’une course-poursuite effrénée dans les tunnels du métro. Il serait temps de reconsidérer le cinéma muet britannique !

Sarah Ohana