Mains criminelles

mercredi 7 mars 2018, 13h45

La Filmothèque du Quartier latin Hors les murs

13h45 15h40 (114 min)

Mains criminelles En la palma de tu mano
Roberto Gavaldón
Mexique / 1950 / 114 min / DCP / VOSTF
D'après Luis Spota.

Avec Arturo de Córdova, Leticia Palma, Ramón Gay.

Le charlatan Jaime Karín se fait passer pour un voyant afin d'escroquer les clientes du salon de beauté où travaille sa femme. Il tente de faire chanter l'une d'elle qu'il soupçonne d'avoir tué son mari.

Les éléments d'origine sont conservés par la Filmoteca de l'UNAM. Le film a été numérisé par la Cineteca Nacional, à partir d'un négatif 35 mm acétate. Il appartient au catalogue de la Fundacion Televisa A.C. La version présentée est le fruit d'un projet de conservation conjoint de la Cineteca Nacional, la Filmoteca de la UNAM et la Fundacion Televisa A.C., dont le but est de conserver et protéger le cinéma mexicain.


Dans Mains criminelles, Gavaldón et son collaborateur habituel José Revueltas, associé à l’écrivain mexicain Luis Spota, continuent d’explorer des idées traitées dans des films antérieurs, en créant un monde déformé de néons dégoulinants sur des ruelles où des hommes et des femmes malhonnêtes, névrosés, plongent dans la faillite morale et la délinquance. Jaime Karín est un voyant. Avec l’aide de son amie manucure, Clara Stein, il soutire des informations sur ses clientes. Lorsqu’il découvre qu’un millionnaire vient de mourir, en laissant pour seule héritière de son énorme fortune une veuve, Ada Cisneros, il cherche à la manipuler et se retrouve ainsi plongé dans un combat forcené, qui, comme dans Assurance sur la mort ou Adieu, ma belle d’Edward Dmytryk, finira par le condamner.

Leticia Palma joue la femme fatale parfaite, la froide manipulatrice, alors que de Córdova est consterné par sa propre faillite spirituelle, mais enchanté aussi par la passion vorace et brutale qu’Ada éveille en lui. L’influence de l’expressionnisme allemand est évidente dans le clair-obscur de Phillips, et surtout dans une scène, au cours de laquelle Karín descend lentement un long escalier en ferraille pour atterrir dans une morgue au plafond d’une hauteur improbable, découpé par de grandes ombres, et où il découvre la preuve de sa propre faillite morale.

Chloë Roddick