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Stefania Sandrelli explose dans le cinéma italien en 1961, grâce surtout à Divorce à l’italienne de Pietro Germi. Réinventés comme « catégorie cinématographique » dans l’après-guerre par Dino Risi (Pauvres mais beaux, 1956), les jeunes impriment soudain à l’écran un érotisme solaire, insolent, affiché avec un naturel trouble, dont Stefania Sandrelli, à l’époque âgée de quinze ans, incarne l’exemple italien le plus éclatant ‒ dans des films où les « jeunes premiers » venaient souvent de France pour respecter le quota de la coproduction. Après l’avoir quittée faisant « du pied » à un jeune marin au final de Divorce à l’italienne, Germi la retrouve trois ans plus tard dans le rôle d’Agnese Ascalone : elle est « séduite » par le fiancé de sa sœur, puis enlevée pour mettre en scène un mariage réparateur qui, selon la loi italienne de l’époque, redressait les conséquences pénales des violences perpétrées contre les femmes. Germi nous conduit dans une Sicile aux préjugés ancestraux avec ses fiancés rebelles et bagarreurs, ses aristocrates déchus, ses frères appelés à venger par le sang leur honneur offensé, ses patriarches autoritaires et ses commères bavardes, ses jupes longues, ses bas épais et ses châles noirs sur la tête des femmes, ses yeux baissés et ses regards de feu derrière les volets entrouverts.
Le mécanisme parfait de la comédie des malentendus fait éclater dans l’opinion publique un préjugé qui semblait impossible à abattre. L’année suivante, la jeune Sicilienne Franca Viola, à l’instar de la protagoniste de Séduite et abandonnée, au cours du procès, refusera de pardonner à son séducteur, l’envoyant en prison. Parce que le cinéma italien, c’était cela : pas comme à Hollywood, « bigger than life », mais comme une partie vivante et vitale de la biographie d’un pays.
Sergio Toffetti