Les Plus belles années de notre vie

dimanche 13 mai 2018, 18h00

Salle Henri Langlois

18h00 20h50 (170 min)

Les Plus belles années de notre vie The Best Years of Our Lives
William Wyler
Etats-Unis / 1946 / 170 min / 35mm / VOSTF
D'après Glory for me de MacKinlay Kantor.

Avec Myrna Loy, Fredric March, Dana Andrews, Teresa Wright.

En 1945, trois soldats démobilisés qui ont lié connaissance dans l'avion les ramenant vers leur ville natale, reprennent contact avec la réalité quotidienne.

Le chef-d’œuvre de William Wyler. Une fresque ample et intime, personnelle et universelle, qui mêle dans un même souffle les récents souvenirs de guerre du cinéaste (le tournage débute moins d’un an après l’armistice) à la grande Histoire, celle du retour impossible des soldats à la vie civile. Radical (on pense parfois à Rome, Ville Ouverte, sorti la même année), le film émeut et rudoie, révélant derrière le faste du classicisme hollywoodien une réalité brutale, incarnée par l’acteur amateur Harold Russell, mutilé de guerre amputé des deux mains. Toujours à bonne distance, Wyler et son génial chef-opérateur, Gregg Toland, signent le manifeste d’une mise en scène à la fois sophistiquée et pudique : Les Plus belles années de notre vie est un mélodrame, mais à l’os du genre, dépouillé de tous ses oripeaux – le pathos d’un Frank Borzage, le lyrisme baroque d’un Douglas Sirk. Loin du fracas des bombes, le réalisateur joue d’une note mélancolique, tenue avec majesté durant trois heures, et tisse les motifs d’un genre – destins croisés de trois soldats, douleur du retour, noblesse des personnages féminins – dont s’inspirera généreusement Michael Cimino pour son Voyage au bout de l’enfer, trente ans plus tard.
Le public américain fera un triomphe au film, à l’époque le plus gros succès de l’Histoire après Autant en emporte le vent, avant que l’Académie des oscars ne lui décerne sept statuettes, dont celles de Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur. Un monument.