Zombie

samedi 16 décembre 2017, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h30 (176 min)

Zombie Dawn of the Dead
George A. Romero
États-Unis / 1978 / 116 min / DCP / VOSTF

Avec David Emge, Ken Foree, Scott H. Reiniger.

Dans un monde infesté de morts-vivants, quatre survivants se réfugient dans un centre commercial. George Romero joue avec l'imagerie gore, entrailles sanglantes et chairs putréfiées, et s'attaque à une société de consommation aux pulsions mortifères. Un pamphlet politique et nécessaire. Avec une BO signée Goblin.

Romero's cut, Argento's cut, Cannes' cut... Le pedigree de Zombie emprunte des voies sinueuses, autant de témoignages de ses conditions de production rocambolesques. En mal de financements, George Romero accepte l'aide de Dario Argento, à qui il cède en échange les droits d'édition et d'exploitation du film à l'étranger. Zombie connaîtra au final des dizaines de versions différentes, de durées variables, plus ou moins charcutées en fonction des comités de censure locaux. Le montage, restauré en 4K, présenté au public de Toute la mémoire du monde en janvier 2017, était celui d'Argento, autrement appelé European cut. Plus sèche et tendue que la version originale, cette variante est magnifiée par la musique de Goblin, groupe de rock italien déjà responsable des sublimes partitions des Frissons de l'angoisse et de Suspiria, du même Argento. Les exégètes continuent aujourd'hui à se déchirer sur les qualités respectives des différents montages, les uns estimant l'European cut plus terrifiant, quand les autres défendent l'ironie abrasive de la version américaine. Invité à superviser cette restauration, puis à la présenter au Festival de Venise en 2016, Nicolas Winding Refn préféra ne pas choisir son camp : « Zombie est le seul exemple au monde d'un film avec deux auteurs ; deux visions, mais dont chacune serait un chef-d'œuvre. » On n'aurait pas dit mieux.

Xavier Jamet


À propos de « Zombie »
Dialogue avec Bertrand Bonello
60 min

« Zombie de Romero a été une influence majeure dans Nocturama. C'était l'un de mes films préférés lorsque j'étais adolescent. Mon film est exactement l'opposé, comme un miroir. » (Bertrand Bonello)

Dialogue avec Bertrand Bonello, animé par Jean-François Rauger.


Bertrand Bonello est cinéaste (Le Pornographe, L'Apollonide, Nocturama), scénariste et compositeur.

Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.