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« Mon titre a une double signification. En tant que mythe, la guerre d'Espagne est terminée, mais la lutte, elle, continue. » 1966, Resnais présente La Guerre est finie au Festival de Cannes, hors compétition. Évincé de la sélection officielle pour ne pas déplaire aux autorités franquistes, le film, fruit de la rencontre avec Jorge Semprún – écrivain espagnol exilé en France –, aurait pourtant pu remporter sans conteste le Grand prix. La vie quotidienne d'un révolutionnaire clandestin y est décrite avec une rare authenticité. L'interprétation d'Yves Montand, admirable de vérité et de force, saluée unanimement par la critique. Mais surtout, Resnais donne à cette justesse une dimension supplémentaire, que Françoise Giroud résume magnifiquement : « Son style a la respiration chaleureuse de celui qui parle, avec ses périodes lentes et, parfois, l'accélération de la pensée qu'il projette très vite en une série d'images flottant sur le récit. C'est à chaque seconde du Resnais, c'est-à-dire de l'art. Le contraire du cinéma-document, du cinéma-reportage, du cinéma débraillé. Dans le miroir qu'il promène au bord de la route, la vérité se reflète, transmuée en beauté parce qu'il est fou de beauté et qu'il a ce don si rare de la voir partout où elle est. »