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Pour son premier film, Joseph Losey adapte le roman pour enfants de Betsy Beaton où un orphelin de guerre voit ses cheveux devenir mystérieusement verts. Entre la fable et le conte, Le Garçon aux cheveux verts prône des valeurs de tolérance et d'acceptation d'autrui dans une tonalité innovante pour l'époque. Déjà riche d'une mise en scène maîtrisée, cet essai préfigure le regard aiguisé du réalisateur sur la société, et son insatiable quête de justice. Sous les atours du mélodrame, il s'enflamme ici contre l'obscurantisme sans craindre l'évidence de son message et sa candeur. De la douce rêverie au réalisme le plus cruel, Joseph Losey transforme son héros en étendard d'une situation obsolète. Dans la peau d'un jeune garçon confronté au deuil et à la discrimination, Dean Stockwell révèle une étonnante sensibilité pour symboliser la douleur du rejet. Tandis que Losey évoque la différence avec poésie, il cherche surtout à montrer comment la singularité peut triompher du conformisme.