Portrait de Josef von Sternberg dédicacé à Henri Langlois

29 août 2016

Ce portrait de Josef von Sternberg dans les années trente, cadré en gros plan le regard fixant l’objectif donne une dimension d’autant plus intime à ce tirage offert au fondateur de la Cinémathèque française. La dédicace du cinéaste « à mon ami Henri Langlois » est datée de 1962, année où la Cinémathèque organise, en sa présence, une rétrospective qui lui est consacrée.

Grand admirateur de Sternberg, Langlois avait sauvé son mythique Ange bleu en 1938 et régulièrement programmé ses films muets et parlants, dont les titres sont souvent évoqués avec émotion dans ses Écrits de cinéma (1931-1977). À la fin des années 50, Langlois œuvrait aussi pour tenter d’acquérir des archives liées au cinéaste. Dans une lettre de mission à un de ses collaborateurs délégué à Hollywood pour le compte de l’institution, il indiquait : « Je pense que Sternberg doit être actuellement dans la période d’aigreur. Il faut donc le traiter comme si c’était un dieu, ne pas se laisser rebuter par son aigreur, au contraire être encore plus enthousiaste, lui parler de notre admiration, tout ce que nous faisons pour lui, lui rappeler que nous avions sauvé L’Ange bleu et que nous lui avions montré à Paris avant-guerre, bref il faut (…) finir par le toucher au point qu’il donne (…) un script ou deux. »

En 1968, Sternberg sera le premier cinéaste à réagir aux sollicitations de François Truffaut pour la défense d’Henri Langlois, auquel il répond dès le lendemain par un télégramme de soutien : « Gentlemen, I am mystified by your cable. What is Langlois doing? Of course, I support Langlois. »


  • Type d'objet : Photographie de personnalité
  • Support : Tirage argentique noir et blanc
  • Pays : États-Unis
  • Format : 26 x 20 cm