Le Crabe-tambour

Le Crabe-tambour

Pierre Schoendoerffer
France / 1977
D'après Pierre Schoendoerffer.

Avec Jean Rochefort, Claude Rich, Jacques Perrin.

Pierre, capitaine médecin, embarque sur le Jauréguiberry, escorteur d'escadre dirigé par « le Commandant ». Tous deux s'affrontent, ravivant le souvenir d'un personnage mythique qu'ils ont connu tous deux, le lieutenant Willsdorff, surnommé « le Crabe-tambour ».

Restauré en 4K par StudioCanal, avec le soutien du CNC.


Septième long métrage de Pierre Schoendoerffer, Le Crabe-tambour, adapté de son propre roman est peut-être aussi l’un de ses plus importants. Ancien marin, Schoendoerffer a été soldat en Indochine, il y a filmé la guerre de 1952 à 1954 et sera fait prisonnier à Diên Biên Phu. Les guerres coloniales, le goût de l’aventure, l’éloge d’une fraternité virile en armes, l’oscillation entre le bien et le mal, sont quelques-unes des thématiques qui imprègnent toute sa filmographie à commencer par un autre de ses films importants, La 317è section (1965), film de guerre réaliste, tourné caméra à l’épaule, également adapté de son livre éponyme. Dans Le Crabe-tambour, Schoendoerffer filme, avec le recul des années, des personnages frères ou cousins de ce film emblématique.
Le lieutenant Willsdorff, alias « Le Crabe-tambour  », évoqué dans les flashbacks du récit des protagonistes principaux, est le frère imaginaire du Willsdorff de La 317è section. Présenté comme un personnage mythique ayant participé avec ambiguïté aux guerres d’Indochine et d’Algérie, il est une sorte de fantôme dont on n’entendra bientôt plus que la voix. Suffisamment vivant encore dans la mémoire du commandant malade de ce navire, du docteur et du chef machine, figures mélancoliques, luttant encore avec leurs souvenirs et leur conscience. Photographié par le compagnon de route Raoul Coutard, porté par la musique inspirée de Philippe Sarde, Le Crabe-tambour est nourri de références multiples à la littérature d’aventures, de Joseph Conrad (Au cœur des ténèbres, adapté très vite ensuite par Coppola) à Herman Melville (Willsdorff est une forme de Moby Dick). Il donna aussi la possibilité aux acteurs Jean Rochefort, Jacques Dufilho (tous deux primés aux César, avec Coutard), Claude Rich et Jacques Perrin, de livrer chacun une partition subtile et mémorable.

Bernard Payen


Générique

Réalisateur : Pierre Schoendoerffer
Assistants réalisateurs : Michel Picard, Long Nguyen, Léonard Guillain
Scénaristes : Jean-François Chauvel, Pierre Schoendoerffer
Auteur de l'oeuvre originale : Pierre Schoendoerffer d'après le roman "Le Crabe-tambour"
Dialoguistes : Jean-François Chauvel, Pierre Schoendoerffer
Sociétés de production : Bela Productions (Paris), AMLF, Lira Films (Paris), Renn Productions (Paris), TF1
Producteur délégué : Georges deBeauregard
Directeur de production : Georges Pellegrin
Distributeur d'origine : AMLF
Directeur de la photographie : Raoul Coutard
Cadreur : Dominique Merlin
Ingénieur du son : Raymond Adam
Compositeur de la musique originale : Philippe Sarde
Maquilleur : Serge Groffe
Monteurs : Colette Landoz, Long Nguyen, Michèle Lavigne-Debray, Jean Guy Monpetit
Script : Patrick Aubrée
Régisseurs : Marcel Mossotti, Patrick Millet
Photographe de plateau : Patrick Chauvel
Interprètes : Jean Rochefort (le commandant), Claude Rich (le médecin), Jacques Perrin (Le Crabe-tambour), Jacques Dufilho (le chef-mécanicien), Aurore Clément (Aurore), François Dyrek (le patron du café), Odile Versois (la patronne du café), Pierre Rousseau (Babourg), Bernard La Jarrige (le recteur), Yves Morgan-Jones (l'enseigne), François Landolf (le clairon), Joseph Momo (Bongo-Ba), Jean Champion (l'ivrogne), Hubert Laurent (l'officier de pêche), Peter Semler (un ivrogne), Yann Brannelec, Jean Hennau, Loïc Nedellec, Long Cuong Nguyen, Michel Vocoret