Nous nous sommes tant aimés

Nous nous sommes tant aimés C'eravamo tanto amati

Ettore Scola
Italie / 1974 / 115 min

Avec Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli.

Les aventures sentimentales croisées de trois amis, ex-résistants, qui racontent trente ans de l'histoire de l'Italie.

Restauré par le CSC – Cineteca Nazionale, en collaboration avec StudioCanal et sous la supervision de Luciano Tovoli, au laboratoire L'Immagine Ritrovata di Bologna, à partir de négatifs originaux de la Dean Film (de Pio Angeletti e Adriano De Micheli), conservés à la Cineteca Nazionale. Distribué par Tamasa Distribution.


Nous nous sommes tant aimés est presque un manifeste pour la défense de l’éthique et de l’esthétique d’un genre, qui a constitué une sorte d’autobiographie en direct de la société italienne. C’est justement Ettore Scola qui l’a illustrée, en tant que scénariste corrosif de Un Américain à Rome, Le Fanfaron, Les Monstres et Je la connaissais bien. Entre les années 1960 et 1970, entre le « miracle économique  » et les conflits sociaux, la méchanceté cède la place à une nostalgie teintée d’autocritique. Scola raconte l’histoire de Gianni, Nicola et Antonio qui, après avoir participé à la Résistance, se sont heurtés à la vie. Il met en scène trois « masques » fortement connotés : Vittorio Gassman, un riche bourgeois spéculant dans le bâtiment, Stefano Satta Flores, un cinéphile militant pour la pureté des idéaux néoréalistes et Nino Manfredi, avec sa simplicité prolétarienne authentique. Stefania Sandrelli est Luciana, qui représente pour tous les trois les attraits concrets d’une beauté éblouissante ainsi que le mythe d’une autre vie possible, mais trop exigeante pour Gianni/Gassman, qui préfère se marier avec la fille (Giovanna Ralli) d’un promoteur véreux, magistralement interprété par Aldo Fabrizi ; trop abstraite pour Nicola/Satta Flores, pigiste de cinéma à la page des spectacles du quotidien communiste L’Unità, qui lutte pour joindre les deux bouts.
À la fin, elle choisira une existence simple et concrète avec Antonio/Manfredi. Luciana est le miroir dans lequel ces trois hommes se voient vivre, et le regard affectueux, désabusé de Stefania Sandrelli est nécessaire (ainsi que l’autodérision des protagonistes) afin de donner au film un souffle plus ample, plus libre, en ajoutant du rythme et du panache à ce qui constitue, aujourd’hui, un témoignage sur l’identité italienne.

Sergio Toffetti


Générique

Réalisateur : Ettore Scola
Assistant réalisateur : Giorgio Scotton
Scénaristes : Ettore Scola, Age, Furio Scarpelli
Sociétés de production : Deantir Cinematografica, Dean Film (Roma), Delta Film (Roma)
Producteurs : Pio Angeletti, Adriano De Micheli
Directeur de production : Gianni Cecchin
Distributeur d'origine : AMLF
Directeur de la photographie : Claudio Cirillo
Cadreur : Oddo Bernardini
Ingénieur du son : Vittorio Massi
Compositeur de la musique originale : Armando Trovajoli
Auteurs des chansons originales : Armando Trovajoli "Io ero Sandokan", Ettore Scola "Io ero Sandokan"
Interprète des chansons originales : Maria Teresa "Io ero Sandokan"
Décorateur : Luciano Ricceri
Costumier : Luciano Ricceri
Maquilleurs : Goffredo Rocchetti, Giulio Natalucci
Coiffeur : Renata Magnanti
Monteur : Raimondo Crociani
Script : Silvio Ferri
Régisseur : Tonino Sarno
Photographe de plateau : Paul Ronald
Interprètes : Nino Manfredi (Antonio), Vittorio Gassman (Gianni Perego), Stefania Sandrelli (Luciana Zanon), Stefano Satta Flores (Nicola Palumbo), Aldo Fabrizi (Romolo Catenacci), Giovanna Ralli (Elide, la fille de Romolo), Marcella Michelangeli (Gabriella), Elena Fabrizi (l'épouse de Romolo), Amedeo Fabrizi (Amedeo, le fils de Romolo), Ugo Gregoretti (le présentateur), Luciano Bonanni (Torquato), Armando Curcio (Palumbo), Marcello Mastroianni (dans son propre rôle), Federico Fellini (dans son propre rôle), Vittorio De Sica (dans son propre rôle), Nello Meniconi, Mike Bongiorno, Guidarino Guidi, Pierluigi, Isa Barzizza, Alfonso Crudele, Livia Cerini, Fiammetta Baralla, Carla Mancini, Lorenzo Piani