Distinto amanecer

Distinto amanecer

Julio Bracho
Mexique / 1943 / 106 min
D'après Max Aub.

Avec Andrea Palma, Pedro Armendáriz, Alberto Galán.

Octavio, syndicaliste, cherche les documents qui vont compromettre Vidal, un gouverneur corrompu qui a assassiné son ami. Fuyant, il rencontre Julieta, son amour d'autrefois, qui va lui apporter son aide.

Les éléments d'origine ont été conservés par la Filmoteca de la UNAM. Le film a été numérisé par le laboratoire de la Cineteca Nacional, à partir d'un négatif nitrate 35 mm. Il appartient à la collection de la Fundacion Televisa A.C.. La version présentée résulte d'un projet de conservation conjoint de la Cineteca Nacional, la Filmoteca de la UNAM et la Fundacion Televisa A.C., dont le but est de conserver le cinéma mexicain.


Distinto amanecer est le quatrième long métrage de Julio Bracho, tourné dans la foulée d’une comédie « porfirienne », ¡Ay, qué tiempos, señor Don Simón! (1941) et d’un mélodrame campagnard, Historia de un gran amor (1942). Il représente une rupture dans l’œuvre du cinéaste et une clé importante pour comprendre l’émergence du film noir mexicain.
Le film raconte l’histoire d’Octavio, un syndicaliste à la recherche de documents compromettants qui prouveront la corruption d’un gouverneur de province, et celle de Julieta, son ancien amour. Le film s’ouvre sur l’image d’un homme suspect en lunettes noires. Celui-ci prend Octavio en filature et le suit jusque dans une salle de cinéma (où est projeté, comble d’ironie, une comédie musicale, ¡Ay, qué tiempos, señor Don Simón!). Les deux hommes s’échappent par la sortie de secours et plongent dans la nuit de Mexico, où ils tenteront ensemble de dénicher les documents en question, afin de contraindre Julieta à choisir entre ses obligations familiales et son amour pour Octavio.
La ville nocturne est un protagoniste. Elle nous montre toute sa violence, ses bas-fonds criminels et tout particulièrement le cabaret où Julieta arrondit ses fins de mois.
Il y a le clair-obscur, une présence féminine énigmatique et séduisante, annonciatrice des femmes fatales à venir ; et surtout ce mélange explosif de crime et de romance, double combustible d’un récit qui fait de Distinto amanecer l’un des premiers films mexicains à porter le titre de « noir ». Et même si cette production ne pousse pas l’élément noir jusque dans ses derniers retranchements meurtriers, elle ouvre la voie à une série d’explorations téméraires du genre.

Chloë Roddick