Portraits de femmes dans le cinéma chinois

Du 19 au 30 novembre 2014

Portraits de femmes dans le cinéma chinois

À l’occasion de la commémoration de la naissance des relations diplomatiques entre la France et la Chine en 1964, la Cinémathèque française propose la rétrospective Portraits de femmes dans le cinéma chinois. Il s’agit de traverser toute l’histoire du cinéma chinois à travers la production de films mettant en valeur des personnages féminins particuliers : du mélodrame fabriqué dans les studios de Shanghai en passant par les épopées produites à Pékin après la Révolution (Le Détachement féminin rouge de Xie Jin) puis le retour d’un réalisme plus âpre dans les années 1990 avec les œuvres des cinéastes de la cinquième génération (Une femme chinoise de Zhang Yimou).

En huit décennies, le cinéma chinois a en effet su modeler diverses figures de la féminité. La femme, objet ou sujet, victime ballotée par l’histoire ou héroïne épique, s’est régulièrement transformée au gré des mutations du cinéma chinois. Les mélodrames de studios de Shanghaï dans les années 1930 ont ainsi inventé des personnages féminins martyrs de la société, prostituées au grand cœur (La Divine de Wu Jonggang) ou filles vendues ou contraintes au mariage (Sœurs de scène de Xie Jin). Printemps dans une petite ville de Fei Mu, chef-d’œuvre de 1948, décrit une forme de bovarysme dont le remake réalisé en 2002 signale la permanence mythologique. Le cinéma maoïste a, de son coté, mis en scène des silhouettes émancipées par le combat politique et guerrier (Héroïne des années 20 de Li Pingquian, Filles de Chine de Ling Zifeng et Zhai Qiang, Le Détachement féminin rouge).

Avec l’évolution historique du pays, la femme chinoise devient plus vraie, se détache des archétypes et des figures façonnées par l’idéologie. Elle est confrontée à une réalité de plus en plus prosaïque (Qui Ju, une femme chinoise), exprimant de nouveaux – et parfois dérisoires – appétits (Plaisirs inconnus de Jia Zhangke), condamnée aussi à la solitude (Train de nuit de Diao Yinan). Enfin, le magnifique documentaire de Wang Bing, Les Trois sœurs du Yunnan enregistre avec âpreté un monde paysan, loin des images toutes faites. La rétrospective propose aussi un détour par le cinéma hongkongais, qui aura oscillé entre la fantaisie nostalgique, le portrait mélancolique (Center Stage de Stanley Kwan sur la vie de l’actrice Ruan Ling-yu) et l’observation fine et subtile (Une vie simple d’Anne Hui).

Jean-François Rauger

Partenaires et remerciements

Ad Vitam, CDCC, China Film Archive, Cinémathèque Suisse, Les Acacias, KT Wong, Paradis Films, Wild Bunch Distribution. Marie-Claire Kuo

Avec le soutien de

KT Wong Foundation

Manifestation organisée dans le cadre de France-Chine 50

Ministère de la Culture France Chine 50 Institut Français

Avec la participation de

La Maison de la Chine

En partenariat média avec

A Nous Paris France Culture