Frank Sinatra

Du 5 au 17 juin 2015

Une voix à Hollywood

Né le 12 décembre 1915, à Hoboken dans le New Jersey, Sinatra est devenu une immense star de la chanson, après avoir débuté comme vocaliste dans les grands orchestres de Harry James et de Tommy Dorsey. Il entame une carrière en solo à partir de 1942. C’est bien sûr pour la comédie musicale que Hollywood le recrute, d’abord avec des films comme Anchor’s Aweigh (Escale à Hollywood) de George Sidney, Till the Clouds Roll By (La Pluie qui chante) de Richard Whorf et Vincente Minnelli, On the Town (Un jour à New York) de Stanley Donen et Gene Kelly. Mais Sinatra est mû par une ambition plus grande encore, celle de devenir un acteur indiscutable, un comédien susceptible d’incarner les émotions et les sentiments les plus divers. Avec le rôle, qu’il a fortement désiré, de Maggio, dans From Here to Eternity (Tant qu’il y aura des hommes) de Fred Zinnemann, il gagne un Oscar qui le consacrera aux yeux de tous comme un véritable comédien, susceptible désormais d’incarner des personnages plus complexes que ceux que laissait supposer son image de chanteur à succès. Tueur psychopathe (Suddenly / Je dois tuer) de Lewis Allen, cynique dépressif (Young at Heart de Gordon Douglas), batteur de jazz drogué (The Man with the Golden Arm / L’Homme au bras d’or d’Otto Preminger), écrivain en quête de reconnaissance (Some Came Running / Comme un torrent de Vincente Minnelli), policier « à problèmes » (The Detective de Gordon Douglas), Sinatra démontre un talent pour les rôles dramatiques et tourmentés. Son jeu est celui d’un acteur d’instinct, qui pourtant parvient à trouver à chaque fois une manière inimitable de n’être pas tout à fait là, tout comme, chanteur génial, il parvenait à atteindre un swing impeccable en étant légèrement en retrait du tempo. Plus tard, Sinatra deviendra également une icône du « cool », une figure de cette culture pop ironique et décontractée, exemplairement incarnée dans les films tournés avec le Rat Pack (Four for Texas / Quatre du Texas de Robert Aldrich, Robin and the Seven Hoods / Les Sept voleurs de Chicago de Gordon Douglas, la série des Tony Rome (Tony Rome / Tony Rome est dangereux et Lady in Cement / La Femme en ciment du même Gordon Douglas). Mine de rien, il aura idéalement incarné le tracé d’un cinéma américain, un art passé de l’euphorie (les comédies musicales des années 1940) au détachement légèrement ricanant et postmoderne (les années 1960 et 1970), en traversant une douloureuse et complexe introspection psychologique (les années 1950).

Jean-François Rauger

Partenaires et remerciements

20th Century Fox Television, Artedis, Park Circus, Swashbuckler Films, Théâtre du Temple, Twentieth Cntury Fox France, Warner Bros. Pictures France, Wild Side Films

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