Le fonds Jacques Feyder / Françoise Rosay

21 novembre 2012

Figure emblématique du cinéma français de l'entre-deux guerre, Jacques Feyder a fait une entrée magistrale dans les collections non-film de la Cinémathèque française en 2012, grâce au généreux don de ses archives, et de celles de Françoise Rosay, son épouse et actrice fétiche, par leur petit-fils Jacques Frédérix.

Précurseur du réalisme poétique et mentor de Marcel Carné au début des années 30, Jacques Feyder (1885-1948), d'origine belge, avait fait ses début comme acteur de théâtre, avant d'être employé au cinéma, à partir de 1912, par Méliès, Jasset, Feuillade ou Ravel. Ce dernier lui fera faire ses débuts de réalisateur chez Gaumont en 1915. Mais c'est au lendemain de la Première guerre mondiale que s'engage vraiment sa carrière de réalisateur, avec le succès, en 1921, de L'Atlantide. Il collabore avec le studio Albatros pour plusieurs films importants (Carmen, Gribiche, Les Nouveaux Messieurs), tente une brève incursion à Hollywood au moment du passage au parlant (il dirige tout de même Garbo dans son dernier film muet, Le Baiser). De retour en France, il enchaîne trois films qui assureront définitivement sa réputation de grand cinéaste : Le Grand jeu (1934), Pension Mimosa et La Kermesse héroïque (1935).

Le fonds Jacques Feyder / Françoise Rosay, entré à la Cinémathèque française en février 2012, est d'une très grande richesse : manuscrits de scénarios et de pièces de théâtre, projets divers, correspondances, contrats, photographies, dessins, documents privés permettent de retracer les grandes étapes de la vie et de la carrière du réalisateur et de son épouse, Françoise Rosay, de la fin des années 10 aux années 40. Ce fonds est pour l'essentiel en excellent état de conservation même si certains documents (des albums de photos notamment) nécessiteront des restaurations. Il révèle bien des informations passionnantes et inédites sur ces deux personnalités majeures du cinéma français...