La revue du web #8 : histoires d'eau

1 novembre 2017

Commençons ce mois de novembre avec deux expos incontournables et un cinéaste français qui figure parmi les préférés de William Friedkin, Steven Spielberg, mais aussi Alfred Hitchcock... Revue du web au fil de l'eau.

Psychose « French touch »

Les Diaboliques de Clouzot

Dans la liste des 10 grands films qui ont influencé Hitchcock, aux côtés d'un Griffith, d'un Murnau et d'un De Sica, on trouve Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot. Tiré du roman de Boileau-Narcejac que le maître britannique voulait lui-même adapter, c'est l'un des films à suspense les plus emblématiques de l'histoire du cinéma, et dont le tournage est lui aussi resté dans les annales. On célèbre donc cette année le quarantième anniversaire de la disparition de notre Hitchcock français avec une rétrospective complète, remakes compris, conférences et belle exposition qui permettra de percer le mystère du réalisateur du Corbeau, produit en 1943 par la Continental à l'histoire trouble et complexe. Clouzot c'est aussi bien sûr L'assassin habite au 21, Quai des orfèvres, La Vérité... Une œuvre au climat poisseux et hantée par le mal. Empreinte aussi d'expérimentations visuelles avec Le Mystère Picasso, La Prisonnière, dernier film de Clouzot, et une idée de ce qu'aurait pu être L'Enfer, inachevé, inspirant au passage Michel Gondry pour un clip d'Étienne Daho.

 


Goscinny Land

Celluloïd des Dalton

Si vous avez manqué la séance, Goscinny, notre oncle d'Armorique de Guillaume Podrovnik est à revoir ici. L'occasion de redire que l'expo est fabuleuse. Tous les médias en parlent. Petite visite express ici. Celui qui rêvait d'être Walt Disney a passé sa vie dans les salles obscures. Avec un tas de chouettes copains, Goscinny s'est nourri de grands classiques pour écrire Astérix, Lucky Luke, Le Petit Nicolas, Iznogoud... et il est aujourd'hui l'un des auteurs français les plus adaptés au cinéma.

 


La curiosité

Donald Cried de Kris Avedisian

Donald cried de Kris Avedisian ou les retrouvailles d'un ami d'enfance déjanté. Séance samedi 18 novembre.

 


La confidence

Elisabeth Wiener, icône soixante-huitarde et actrice pour Clouzot dans La Prisonnière : « Au départ, j'étais très fière d'avoir été choisie par Clouzot, j'adorais ses films, c'était merveilleux. Mais le film ne s'est pas bien passé. Il avait une espèce de vision d'un vieux monsieur qui avait, je pense, besoin de réaliser des rêves érotiques bourgeois de bon aloi. Sur le tournage, c'est surtout avec moi que ça a été difficile, car en plein milieu, il s'est passé Mai 68. Clouzot était terrible et presque sadique. Il semait la zizanie entre les gens. Il aimait une espèce d'ambiance très malsaine et suspicieuse. Laurent Terzieff était assez malheureux. » (Schnock n°23, été 2017)

 


Dans les cartons de la Cinémathèque

Storyboard du Salaire de la peur

Planche de storyboard du Salaire de la peur de Clouzot par le chef décorateur René Renoux (1951).

 


 En vrac

Car Flood

  • Lindisfarne Castle, Holy Island, l'île écossaise où fut tourné Cul-de-sac de Polanski, réputée dangereuse pour sa traversée en voiture, ici en 1966 dans le film et là en 2016 filmée par un drone.

  • L'histoire du coiffeur Vidal Sassoon, inventeur de la coupe garçonne de Mia Farrow dans Rosemary's Baby.

  • Le bain très moussant de Celia Rowlson-Hall, chorégraphe et performeuse, dont on peut découvrir le premier long métrage programmé dans la saison 2 d'American Fringe.

  • L'angoisse de la fissure d'appartement pour Catherine Deneuve dans Répulsion et 48 ans plus tard dans le film de Salvadori, Dans la cour.

  • La version purgée pour chats du Salaire de la peur qui figure dans cette collection absurde imaginée par Guillaume Podrovnik.

  • Le jeune candidat de ce jeu télévisé qui répond à une question sur Clouzot s'appelle Gilles Jacob.

 


Dans le jukebox

Elisabeth Wiener, l'actrice de La Prisonnière de Clouzot est aussi la voix féminine de L'Attentat à la pudeur de son copain Jacques Higelin.